Cheetah
12 septembre 2013

Appuyer la lutte contre la fraude pour sauver le gorille

Image source - Cara Fuller @unsplash.com


Appuyer la lutte contre la fraude pour sauver le gorille

Des représentants du Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) ont assisté à la première réunion du Comité technique de l'Accord sur la conservation des gorilles et de leurs habitats, qui s'est tenue les 29 et 30 mars à Kigali, Rwanda. Cette réunion était organisée par le Secrétariat de la Convention sur les espèces migratrices.

Étaient présents, des représentants de l'Angola, du Cameroun, du Congo, de la Guinée équatoriale, de l'Ouganda, de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo, du Nigeria et du Rwanda, neuf des dix pays d’Afrique où des gorilles vivent encore à l'état sauvage.

Les gorilles, qui figurent parmi les espèces les plus menacées du monde, ont d’énormes difficultés à survire face à la perte et à la dégradation de leurs habitats. De plus, ils sont recherchés pour leur viande, et font l’objet d’un commerce qui alimente des collections privées illicites d’espèces exotiques et, occasionnellement, des jardins zoologiques. Le commerce de gorilles vivants est particulièrement préjudiciable à cette espèce, car la capture d’un seul jeune entraîne très souvent la mort de plusieurs membres du groupe familial. Les patrouilles de lutte antibraconnage sont régulièrement appelées à affronter des criminels lourdement armés et, ces dernières années, plus de 100 gardiens de parcs et de réserves ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions.

L’ICCWC était représenté à cette la réunion par le Responsable de la lutte contre la fraude du Secrétariat CITES et par le Responsable du Programme INTERPOL sur les atteintes à l’environnement, qui avaient eu l'occasion de se rendre dans le pays voisin – la République démocratique du Congo – juste avant la réunion du Rwanda, et de s’y entretenir avec le personnel de lutte contre le braconnage et les gardiens de parcs, ainsi que d’observer les  gorilles dans leur habitat naturel.

La CITES et INTERPOL ont informé le Comité technique des activités de l’ICCWC susceptibles de soutenir les États de l’aire de répartition du gorille dans leur lutte contre la criminalité liée à ces animaux, notamment grâce aux cours de formation que le Consortium entreprendra en 2011 pour aider les douanes, la police et les autorités judiciaires à faire face à la contrebande transfrontalière d’espèces sauvages. Les responsables de ces deux organismes ont également décrit les autres formes d’appui spécialisés que peuvent offrir les membres de l’ICCWC. Ils ont notamment dit aux représentants des gouvernements qu’il était question d’effectuer des missions techniques dans les États de l’aire de répartition du gorille afin d’évaluer, sur le terrain, la situation de la lutte contre la fraude, et d’élaborer des stratégies pour aider le personnel de terrain et d'autres organismes compétents.

À l'issue de la réunion, le Comité technique a formellement demandé au Consortium d’appuyer la mise en œuvre de l'Accord.

M. John Sellar, qui représentait le Secrétariat CITES à cette réunion et qui préside le Groupe d'experts de haut l’ICCWC, a déclaré : « Nous avons été ravis de participer à la toute première réunion de ce comité technique et nous avons été très impressionnés par certaines de ses activités dans les États de l’aire de répartition du gorille. Il ne fait toutefois aucun doute que le braconnage et le commerce illicite menacent très sérieusement la survie du gorille et que de tels crimes se produisent dans tous les pays où cette espèce subsiste encore à l'état sauvage. Ce fut pour nous une occasion très précieuse d’en apprendre plus sur ces menaces pour que nous puissions les prendre en compte à mesure que le Consortium élaborera ses plans de travail. » 

David Higgins, représentant d'INTERPOL, a ajouté : « Ma visite en République démocratique du Congo et ma participation à la réunion de la commission technique m’ont qu’il existe un profond désir d'appréhender les criminels qui menacent la survie du gorille. Il semble toutefois possible de renforcer la présence de la police, des douanes et des procureurs dans les efforts de lutte contre la criminalité, et INTERPOL, en coopération avec ses partenaires de l’ICCWC, est disposée à offrir son soutien à cet égard ».

 


Lancé lors du Forum international sur le tigre, tenu en novembre 2010 à Saint-Pétersbourg, Fédération de Russie, l’ICCWC réunit le Secrétariat CITES, INTERPOL, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), la Banque mondiale, et l'Organisation mondiale des douanes. Son objectif est de soutenir les agents chargés de faire respecter les lois nationales sur les espèces sauvages dans l’action qu’ils mènent pour traduire en justice les groupes criminels qui essaient de spolier les pays de leurs ressources naturelles.